Face à face : deux expositions dans deux maisons. L’une d’entre elle, baraque authentique de 1914, remonte le temps pour réhabiliter le passé. Hommage à Blaise Diagne et aux Tirailleurs sénégalais, elle expose des pièces d’archives et des œuvres d’artistes qui transcrivent leur regard sur cette page d’histoire par l’art. La deuxième maison, de style colonial, lui répond en explorant les horizons du quotidien et la recherche constante qui le nourrit. Le peintre « illusionniste » Mam Musa Ndiaye travaille l’abstrait, le questionnement, la quête permanente des artistes vers l’accomplissement. Il peint avec du café, figé par du vernis, donnant l’illusion de bois et de bronze.
Année : 2018
Villa des Arts 2018
La Villa des Arts a ouvert ses portes en début 2018 et depuis, compte participer au rayonnement de la culture en général et de l’art en particulier d’ici et d’ailleurs. Alors, c’est tout naturellement que son espace fait partie de ce grand rendez-vous, ce Partcours bivouaquant sa 7ème édition cette année. Ainsi, avec la complicité des artistes photographes venus d’horizons divers, la Villa des Arts sera les réverbérations de pellicules des multiples regards sur la ville.
Raw Material Company 2018
Avec : Aminat Agoro, Arianne Leblanc, Alexander Chris Soal,
Helena Adalsteinsdottir, Mamadou Boye Diallo, Mustafa Boga,
Naomi Lulendo, Noemi Niederhauser, Sandrine Honliasso et Winifer Estevez.
Il ne suffit pas de planter une graine dans la bonne terre pour qu’elle pousse. Les conditions matérielles et structurelles que subit la graine, qui l’ont peut-être laissée dans un état de dormance, doivent être prises en compte pour offrir un terreau fertile à la pensée sur nos manières de travailler, de vivre et de créer ensemble. Chacun de ces éléments que sont la terre, la pluie, la chaleur et l’humidité est tout aussi nécessaire et vital pour que le processus de germination ait lieu. Germination fonctionne comme un laboratoire, entre les expériences imaginées et les expériences vécues, qui offre la possibilité d’explorer des questions liées à l’écologie, à l’architecture et à la durabilité.
La troisième phase – Germination – s’est installée à Dakar, pour bâtir un nouveau pilier de sustentation créative pour un projet qui est envisagé comme une structure qui peut avoir un effet réel sur la réalité vécue, en employant l’art comme un dispositif pour réfléchir à ce que signifie sculpter des possibilités au sein des sociétés et créer des réponses collectives dans des espaces de crise.
La session s’est tenue avec les contributions de Rosa Barba, Luigi Copolla,
Rick Lowe, Elizabeth Povinelli, Peter Webb, les centres d’art Portes et passages et Thread.
Pullman Teranga 2018
À la recherche constante de nouvelles façons d’incarner le tempo imaginatif et dynamique du XXIe siècle, Le Pullman Dakar Teranga affiche son engagement envers la diaspora culturelle en promouvant l’accessibilité de l’art et le prisme de chaque créateur dans son « Artist Playground ». Pour cette 7e édition du Partcours, l’exposition mettra en scène des compositions de trois artistes. De la peinture et du photocollage dans un style pop-art et coloré sera à l’honneur pour Vincent Michéa, au côté du dynamisme des sculptures de Ousmane Dia, et des photographies futuristes de Vincent Bloch.
Musée Théodore Monod 2018
Méditation est une invite à la réflexion. Dans un monde en fragments, dominé par des mythologies modernes, des corps éclatés et des meubles animés, Kiné Aw et Camara Gueye nous amènent à chercher l’apaisement, au fond de nous-même.
Ces deux artistes projettent notre intérieur qui est une métaphore du monde où nous avons évacué les valeurs. Méditation est alors un rappel à soi, une conscience plus attentive sur l’être et le début de la transformation. Ce temps de la réflexion est presque celui de l’action qui doit construire le sens.
Méditation nous apprend aussi à regarder. Si Kiné Aw éclate le corps pour mieux donner à voir les détails complexes de notre existence au prisme d’une pellicule onirique, Camara Gueye montre les filigranes de l’humain pris dans le quadrillage d’un univers moderne vertigineux.
Loman Art House 2018
L’art trouve la beauté là où on ne l’attend pas. L’art porte des combats infinis, d’hier et d’aujourd’hui. Non pour les effleurer et les user comme les vagues continuellement caressent le sable et bruissent dans nos âmes, ni pour nous faire couler dans de sombres et insondables tristesses; mais pour nous déterminer à observer, à questionner et à appréhender notre environnement trop souvent négligé.
Les armes de l’art sont légères, faites de papiers flottants, de silhouettes oniriques, de danses affolées, de voyages percutés ou percutants. Elles explorent le passé et construisent le futur, lien intangible en recherche permanente du beau et du renouveau. Vague à l’a(r)me souligne l’incongru du commun, interroge les éléments de l’improbable, mêle l’émotion et l’inacceptable : juste dire le monde avec ses parts d’échappée et de beauté.
Installation, photographies, peintures et médias mixtes : les six artistes exposés vous invitent à découvrir leurs univers par une immersion haute en couleurs, en matières et en lumière.
Laboratoire Agit’Arts 2018
Dans les années 1970, un journal hebdomadaire satirique créé par Mam Less Dia voit le jour et paraît à l’improviste pendant plusieurs années. Le journaliste, alors en exil, utilise ce format pour continuer à correspondre avec des artistes, des intellectuels et des journalistes du Sénégal. C’est aussi un outil subversif et contestataire qui lui permet d’échanger avec eux, de lutter et d’ébaucher des solutions pour l’avenir. Le Politicien devient alors le premier journal satirique du Sénégal, et trouve dans ce contexte où la liberté de la presse est malmenée, toute sa singularité grâce aux dialogues entre deux et ou plusieurs personnes éloignées, mais parvenant à entretenir une « correspondance clandestine ».
Ce dialogue est alors nommé « Lettre de loin, réponse de l‘intérieur ».
Aujourd’hui, ce journal met en perspective les nouveaux formats d’échanges et les moyens d’expression numériques qui sont aussi des armes de résistance massive contemporaines pour les artistes, les activistes et les penseurs de notre temps. Inspirés par cette pratique inscrite dans l’histoire du Laboratoire, nous enverrons à nos « correspondants » de « l’extérieur » une lettre à laquelle ils répondront à leur façon par une autre lettre, un son, un objet, une image ou une vidéo… Et nous leur répondrons à nouveau pour constituer un corpus de résistance des temps présents… Cette année le Laboratoire Agit’art intervient dans un endroit mythique de la culture à Dakar, un lieu qui autrefois était une halte incontournable pour la communauté artistique dakaroise : Kadjinol Station.
Kër Thiossane 2018
Dans la continuité de la réflexion amorcée depuis 2012 sur l’en commun, le vivre-ensemble dans la capitale sénégalaise, Kër Thiossane invite deux artistes dakaroises à partager leurs regards sur la vie dans les rues de la mythique Sicap, ses habitants, sa beauté, mais aussi son agitation, ses délaissés, ses incessantes transformations …
Voisine de Kër Thiossane, Martine Nostron présente « Déguerpis », un travail où elle fait de la ville, de son quartier, son terrain de jeu, à travers l’assemblage de fragments du quotidien, avec une idée de déambulation d’un passant à un autre, d’une technique à une autre. Par un mélange des genres, avec une fantaisie créatrice propre à elle-même, elle fabrique des images qui tentent de traduire au mieux l’âme de ces lieux, mais également le chaos qui s’en dégage.
Elise Fitte-Duval photographe résidant à Dakar depuis de longues années présente une série de photos prises au fil de ses marches dans les rues de Sicap rue 10; ses clichés retranscrivent comment les dakarois occupent et vivent l’espace en commun.
Kër Imagination 2018
Cette exposition multimédia (son, vidéo et espaces de jeux) invitera les visiteurs (enfants et adultes) à vivre une expérience de Dakar du point de vue des enfants. Cette exposition sera une combinaison d’espaces de jeux, de vidéos et de sons, permettant aux enfants (et aux adultes) de réfléchir sur les sonorités, les formes et les espaces à Dakar. La première salle d’exposition présentera les résultats d’une période de deux mois d’ateliers avec les enfants de Yoff, s’engageant dans des enquêtes critiques sur leur ville et leur quartier en utilisant la vidéo et la photographie comme supports principaux.
Les visiteurs sont également invités à vivre une expérience immersive en regardant Dakar du point de vue de l’enfant en utilisant des périscopes créés par des enfants. Au coeur de la deuxième salle d’exposition, les visiteurs pourront visualiser dans cet espace, trois courtes vidéos produites par des jeunes de Tambacounda, Kédougou et Kolda explorant l’identité et la culture dans le cadre du projet Men Na Nekk.
Goethe-Institut Sénégal 2018
Exposition du 7 au 20 décembre 2018
Cette exposition reflète les concepts d’art et de génie, indissociables quand on veut établir des passages d’un monde à l’autre, celui d’une réalité à explorer et celui issu de l’imaginaire. Seul l’artiste sensible, c’est-à-dire celui qui est capable par son talent, son génie, de nous émouvoir (emovere), est à même de jeter un pont entre le visible et l’invisible. Il est un intermédiaire habité au plus profond par les génies qui lui prêtent les outils nécessaires à ses modes d’expression.
Il peut les sentir dans l’élan qui le pousse à traduire concrètement ses visions d’un monde qui nous échappe ou habité par des êtres qui décident de le vivre autrement. Ces deux modes se manifestent différemment mais se complètent également dans ce qu’il est convenu de traduire de manière superficielle, parfois, par le concept de folie. C’est à élucider ce phénomène qu’invite l’exposition « L’artiste et les génies » pour montrer comment ceux-ci l’ont choisi pour déconstruire des a priori aux fins de faciliter des entendements communs et des cohabitations harmonieuses.
Scénographie : Fodé Camara / Catalogue : Ousmane Ndiaye Dago
Commissaire d’exposition : Prof. Dr. Maguèye Kassé