RAW Material Company

RAW Material Company se définit comme un centre pour l’art, le savoir, et la société. C’est une initiative qui s’articule autour du commissariat d’exposition, de l’éducation artistique, de résidences, de la production de savoir et de la documentation de la théorie artistique et de la critique d’art.

Le programme est transdisciplinaire et se nourrit de la littérature, du cinéma, de l’architecture, de la politique, de la mode, de la cuisine et de la diaspora, par le biais de programmes publics (Fridays @RAW), d’expositions, de résidences de recherche (Kër Issa), de symposiums (État des Lieux), de sa bibliothèque (RAW Base), d’un programme d’études artistiques (RAW Académie) et de diverses collaborations internationales.

RAW Material Company defines itself as a center for art, knowledge, and society. The initiative is articulated around the role of art curator, around artistic education, residencies, the production of knowledge, and the documentation of artistic theory and art critique.

Its program is transdisciplinary and thrives on literature, cinema, architecture, politics, fashion, cuisine and the diaspora, through public events (Fridays @RAW), exhibitions, research residencies (Kër Issa), symposiums (État des Lieux- Current State), its library (RAW Base), an artistic study program (RAW Academy), and many international collaborations.

RAW Material Company
Zone B Villa 2A, BP 22170, Dakar, Sénégal

Contact : +221 33 864 02 48
Instagram : @raw.gram2011
Facebook : @Raw-Material-Company
info@rawmaterialcompany.org
www.rawmaterialcompany.org


2023

La Ville est à nous / The City is ours

Carole Diop et Nzinga Mboup

Au terme de la résidence de recherche sur le patrimoine urbain et architectural dakarois, effectuée au cours des mois de mai et juin 2023, les architectes Carole Diop et Nzinga Mboup exposent les fruits de leur enquête, collectés au gré de leurs pérégrinations, rencontres et échanges multiples, sous un angle sensible et résolument optimiste.

Sans tomber dans les écueils d’une nostalgie passéiste pour ce qui a été et en s’émancipant d’une mélancolie résignée face à l’impuissance des tentatives activistes pour la protection du bien commun, elles nous présentent différentes manières possibles de lutter collectivement pour ce qui vaut la peine d’être transmis en héritage.

Carole et Nzinga convoquent ainsi, à travers leur démarche, la mémoire collective des dakarois et questionnent leur rapport à leur ville. Le titre est inspiré du nom du collectif initié par Jean-Charles Tall et Annie Jouga dans les années 90, après l’incendie de Kermel, en réaction aux polémiques liées à sa préservation : il évoque leur combat exemplaire et continu pour la valorisation des patrimoines et est une source d’inspiration qui rappelle aux jeunes architectes leur mission multidisciplinaire dans la valorisation de l’héritage.

At the end of the research residency on Dakar's urban and architectural heritage carried out during the months of May and June 2023, the architects Carole Diop and Nzinga Mboup present the fruits of their research, collected during their multiple journeys, encounters, and exchanges, from a sensitive and resolutely optimistic perspective.

Without lapsing into backward-looking nostalgia for what was, and by emancipating themselves from accepted melancholy in the face of the helplessness of activists’ attempts to protect the common good, they present different ways of collectively fighting for what can become legacy.

Carole and Nzinga thus summon, through their approach, the collective memory of Dakar’s residents, and question their relationship to their city. The title is inspired by the name of the collective initiated by Jean-Charles Tall and Annie Jouga in the 90s, after the Kermel fire, in reaction to the controversies linked to its preservation: it evokes their exemplary and continuous fight for the valorization of heritage and is a source of inspiration that reminds young architects of their multidisciplinary mission for the promotion of heritage.

Vernissage le mercredi 6 décembre à 19h.
Exposition du 6 décembre 2023 au 2 février 2024.
Horaires : ouvert du lundi au vendredi de 11h à 18h.


2022

Suñu Jant (our sun)

Kenu – Lab’Oratoire des Imaginaires
Kër Thiossane
Yataal Art

Little Sun et RAW Material Company sont fiers de présenter Suñu Jant, une constellation d’œuvres d’art disséminées dans la ville. Initiées par trois collectifs d’artistes locaux, Kenu Lab’Oratoire des Imaginaires, Yataal Art et Kër Thiossane. Ces installations imaginent un avenir climatiquement juste pour la cité. Avenir qui honore les traditions sénégalaises, se dédie aux leaders communautaires et aux institutions, et privilégie les moments de réjouissance et de célébration.

Sur invitation de Little Sun, chaque collectif d’artistes a exploré les possibilités de l’énergie solaire comme fondement de ce futur. Si les œuvres qui en résultent varient en termes de forme, que ce soient un festival de quartier le temps d’un week-end, d’un abri au sein d’un marché nocturne, d’un jardin communautaire revivifié ou encore un atelier de création textile pour jeunes femmes, elles offrent toutes une vision de notre monde alimentée par le soleil.

Little Sun and RAW Material Company are proud to present Suñu Jant, a constellation of artistic pieces dispersed throughout the city. Launched by a collective of three local artists, Kenu Lab’Oratoire des Imaginaires, Yataal Art and Kër Thiossane, the installations imagine a climatically fair future for our cities, a future that honors Senegalese traditions, is dedicated to community leaders and institutions, and gives importance to moments of rejoicing and celebration.

At the invitation of Little Sun, every artist collective has explored the possibilities of solar energy as a foundation for that future. The pieces they have created come in a variety of shapes, like a week-end block party, a shed in a night market, a refreshed community garden, or a textile creation workshop for young women, but they all give us a vision of a world fueled by the sun.


2021

L’École des Mutants

Hamedine Kane & Stéphane Verlet-Bottéro

L’École des Mutants poursuit son enquête sur les infrastructures d’éducation liées aux indépendances ouest-africaines. Cette plateforme collaborative d’art et de recherche, initiée en 2018 par le duo d’artistes, vise à mobiliser des espaces pour produire, transmettre et pluraliser des savoirs sans hiérarchie, en lien avec les mutations socio-culturelles, écologiques et esthétiques du réel. Elle emprunte son nom à l’Université des Mutants qui a vu le jour à Gorée en 1977.

Les travaux présentés à RAW Material Company réactivent cette expérience éphémère, horizontale, non-académique et non-alignée, en la faisant dialoguer avec les archives d’autres utopies pédagogiques de la décennie 1970-1980 : l’école Mudra développée par la chorégraphe Germaine Acogny au Musée Dynamique de Dakar, le centre de linguistique Afrihili créé au Ghana par l’ingénieur Kumi Attobrah pour l’invention d’une lingua franca panafricaine, et les fictions de l’écrivaine Octavia Butler où les personnages, mutants et cyborgs font s’hybrider de multiples formes de savoirs.

L’installation se déploie sous forme d’archives, de sculptures, de pièces textiles, et d’un triptyque vidéo qui, entre cinéma du réel et spéculation futuriste, nourrit une réflexion poétique et politique sur les mutations du monde.


2020

Ibrahima Thiam : d’une rive à l’autre

Ibrahima Thiam

Ayant grandi au Sénégal, les imaginaires de l’artiste Ibrahima Thiam ont été en partie façonnés par nombre de légendes sur les divinités Lebu et leurs relations à la nature, en l’occurrence les villes côtières telles que Dakar, Rufisque, Saint-Louis et Yoff. L’eau et les rituels y afférents constituent des pratiques sacrées effectuées dans le but de maintenir de bonnes relations avec les esprits protecteurs de ces villes et leurs communautés. Travaillant principalement avec la photographie, Ibrahima Thiam s’intéresse à la mémoire, à l’archive, à l’oralité africaine et aux histoires imaginaires.
La relation que RAW tisse avec l’œuvre de Thiam se dessine comme une succession d’apartés. Il n’a cessé de nous mettre en présence des imaginaires qui l’habitent et le nourrissent au cours de moments suspendus, entre les deux rives des mondes visibles et invisibles, entre terre et eau. Maam Njaré, une des divinités qu’il convoque, se révèle à nous dans le cadre de cette résidence qui au-delà de l’œuvre et de son exposition, s’attachera à documenter et à rendre visible son processus de création.


2019

Atlantique

Un film de Mati Diop.

Dans une banlieue populaire de Dakar, les ouvriers d’un chantier, sans salaire depuis des mois, décident de quitter le pays par l’océan pour un avenir meilleur. Parmi eux se trouve Souleiman, qui laisse derrière lui celle qu’il aime, Ada, promise à un autre homme. Quelques jours après le départ en mer des garçons, un incendie dévaste la fête de mariage d’Ada et de mystérieuses fièvres s’emparent des filles du quartier. Issa, jeune policier, débute une enquête, loin de se douter que les esprits des noyés sont revenus. Si certains viennent réclamer vengeance, Souleiman, lui, est revenu faire ses adieux à Ada.

Cette projection de film sera suivie d’une discussion avec Mati Diop et Ken Bugul, sous la modération d’Oumy Régina Sambou. Cette projection est organisée dans le cadre de la RAW Académie Session 7 Images pour notre temps sous la direction d’Eric Baudelaire. Images pour notre temps, est consacré aux films : aux nouvelles façons de voir, d’entendre, de partager et d’interroger les urgences du présent, non pas tant pour les expliquer que pour nous interroger nous-même face à elles. Au cours des sept dernières semaines on a réfléchi et échangé sur le rapport entre film et réalité, entre images et événements, entre l’art et le réel. Images pour notre temps a développé une pensée collective sur un cinéma qui cherche de nouvelles formes pour penser le réel, l’accommoder, avec la conviction qu’une forme peut créer une communauté de circonstance qui arrive à penser les problèmes que pose le réel observé. La session s’est tenue avec les contributions de Joana Hadjithomas & Khalil Joreige, Rasha Salti, Alain Gomis, Nicole Brenez, John Akomfrah, Alfredo Jaar, Naeem Mohaiemen et Mati Diop.

Projection au Cinéma Empire, Médina


2018

Germination

RAW Académie Session 5 sous la direction d’Otobong Nkanga

Avec : Aminat Agoro, Arianne Leblanc, Alexander Chris Soal,
Helena Adalsteinsdottir, Mamadou Boye Diallo, Mustafa Boga,
Naomi Lulendo, Noemi Niederhauser, Sandrine Honliasso et Winifer Estevez.

Il ne suffit pas de planter une graine dans la bonne terre pour qu’elle pousse. Les conditions matérielles et structurelles que subit la graine, qui l’ont peut-être laissée dans un état de dormance, doivent être prises en compte pour offrir un terreau fertile à la pensée sur nos manières de travailler, de vivre et de créer ensemble. Chacun de ces éléments que sont la terre, la pluie, la chaleur et l’humidité est tout aussi nécessaire et vital pour que le processus de germination ait lieu. Germination fonctionne comme un laboratoire, entre les expériences imaginées et les expériences vécues, qui offre la possibilité d’explorer des questions liées à l’écologie, à l’architecture et à la durabilité.

La troisième phase – Germination – s’est installée à Dakar, pour bâtir un nouveau pilier de sustentation créative pour un projet qui est envisagé comme une structure qui peut avoir un effet réel sur la réalité vécue, en employant l’art comme un dispositif pour réfléchir à ce que signifie sculpter des possibilités au sein des sociétés et créer des réponses collectives dans des espaces de crise.

La session s’est tenue avec les contributions de Rosa Barba, Luigi Copolla,

Rick Lowe, Elizabeth Povinelli, Peter Webb, les centres d’art Portes et passages et Thread.


2017

RAW Académie Session 3

Baba Ba, Fatou Kiné Diouf, Freya Rachel Edmondes, Tabara Korka Ndiaye, Osnat Ritter et Youssoupha Féhé Sarr.

Les Cinq Éléments : Hip-hop, esthétique et politique.
Sous la direction de Journal Rappé. Kàddu Mbooloo

Restitution publique des participants de la session 3 de RAW Académie.

Le cypher est une pratique hip-hop qui consiste à regrouper différents acteurs et actrices de disciplines confondues qui à tour de rôle ou concomitamment s’expriment librement. Il y a donc une idée de rencontre et de libre expression derrière le cypher. C’est un croisement de différentes sensibilités, visions, opinions, cultures et esthétiques. Kàddu Mbooloo crée un espace où toutes les disciplines du hip-hop pourraient se retrouver, échanger, s’entrecroiser dans les rues du quartier, dans la droite lignée des premiers espaces d’expression du hip-hop. Rap, Danse, Graffiti, Mode, Deejaying, toutes ces formes d’expression artistique discutées durant la RAW Académie se retrouveront pour faire vivre le quartier le temps d’une soirée.


2016

RAW Académie session 1 Hunger Incorporated sous la direction de Rasha Salti - Revenir sur terre

Patricia Falguières

Que signifie ce mot d’ordre sous lequel une génération de philosophes, d’anthropologues, de climatologues, de géophysiciens et d’autres universitaires se regroupent-ils ? S’agit-il de renoncer au politique et aux « utopies » qui nous auraient fait « perdre pied » ? Ou au contraire de repenser, avec les possibilités nouvelles de la pensée critique, ce sol, ici et maintenant, que nous n’avons jamais vraiment pris en compte et les puissances d’agir dont il est le foyer ? Le Material Turn*, le tournant du matériel, qui a pris son essor avec la sociologie des sciences dans les années 1980, puis s’est répandu dans le champ des sciences sociales, de l’ethnologie, et de l’histoire de l’art, peut -il tracer pour nous une route inédite pour ce retour sur terre ?

*Le thème de l’intervention de Patricia Falguières est centré sur « le tournant matériel » (Material Turn). Elle propose une initiation à ce changement décisif dans les sciences et la philosophie; leurs méthodes, enjeux et conséquences politiques, leurs implications pour “nous” dans le(s) monde(s) de l’art.

Restitution RAW Académie Session 1 / Cinq dîners

RAW Material Company, 4074 bis Sicap Amitié 2. Durant une session de 8 semaines, dix jeunes praticiens de l’art de cultures différentes, se sont retrouvés autour de cinq repas. Chaque semaine, deux d’entre eux ont mis en scène ces dîners. Restitution de ces rencontres aux réflexions alimentées. Avec la participation de : Dulcie Abrahams Altass, Aïssatou Ndeye Aida Diop, Marinette Jeannerod, Mahammad Fathy Kalfat, Irène Gaouda Lyoum, Philippa Ndisi-Hermann, Madiaw Njaay, Frida Robles Ponce, Narcis Díaz Pujol, Gadi Ramadhani.


2014

Collection Permanente

A Kassen, Alexis Peskine, George Osodi, Ibrahima Kebe, Issa Samb, Mansour Ciss, Melvin Edwards, Olafur Eliasson, Otobong Nkanga, Souleymane Keita, Vincent Michéa, Zen Marie

Depuis son inauguration en avril 2011, Raw Material Company a organisé 14 expositions, 2 symposiums et produit 10 catalogues et brochures traitant des sujets pertinents autour de la pratique artistique en Afrique et son rôle dans une société libre. Les artistes qui ont travaillé avec nous ont eu la générosité de contribuer à une collection permanente qui reflète la nature éclectique et engagée de notre programmation. Pour cette troisième édition du partcours, nous avons le plaisir de présenter ces oeuvres pour la première fois dans leur ensemble.


2013

Etat des Lieux sur la création d’institutions d’art en Afrique

Avec des interventions de Oumar Sall, Groupe 30 Afrique, Koyo Kouoh, Raw Material Company, sous la modération de Oumar Ndao, Direction Culture & Education, Ville de Dakar.

Etat des Lieux: symposium sur la création d’institutions d’art en Afrique est un recueil d’articles issus du symposium éponyme qui s’est tenu à Dakar en janvier 2012. Il traite de l’évolution du rôle des institutions d’art et des initiatives artistiques en Afrique, où le contexte culturel et artistique se caractérise par une prédominance des programmes et infrastructures dirigés par l’Etat. Cependant, les quinze dernières années ont vu l’émergence d’une variété d’espaces d’art indépendants qui utilise un large éventail de formats pour promouvoir l’art. Ces initiatives dessinent une nouvelle cartographie de l’action artistique. Cet ouvrage aborde les sujets structurels et programmatiques au sein de ces institutions. Les modèles et les profils d’institutions artistiques développés ailleurs sont également examinés. La publication se penche aussi sur les stratégies de représentation et d’échanges culturels mises en œuvre par les anciennes puissances coloniales et comment celles-ci influencent à leur tour les dynamiques locales d’action culturelle.


2012

Boulevard du Centenaire Made in China

Kan Si

L’exposition Boulevard du Centenaire Made in China et la série de débats et de projections qui l’accompagnera est un projet qui vise à thématiser la réalité de la migration chinoise sur le continent africain à travers l’exemple de Dakar. L’essai photographique de l’artiste Kan Si est une documentation de l’activité des commerçants chinois sur ce mythique boulevard définitivement transformé en China Town.

Au cours des deux dernières décennies, la population chinoise en Afrique a connu une croissance rapide. Des récentes estimations comptent une présence d’environ un million de commerçants et travailleurs chinois sur le continent. Diverses chambres de commerce africaines s’attendent à une affluence de près de 20 000 migrants chinois au cours des deux prochaines années. Ce mouvement ira crescendo tant que l’entreprenariat continuera d’être rentable pour ceux à qui est donnée la possibilité de saisir ces opportunités.

Ce développement a un impact transformateur sur la culture, les affaires et la politique sur le continent africain. Selon le China-Africa Project, il y a aujourd’hui plus d’immigrants chinois qui vivent et travaillent en Afrique que de colons français au milieu du 20e Siècle. La population chinoise est désormais un élément permanent de la démographie de l’Afrique.