Pour la 5ème édition du Partcours, la galerie a choisi d’exposer un artiste qui n’est plus à présenter : Soly Cissé. Ce grand nom des arts au Sénégal nous revient à travers son exposition La Reconquête. « Mes personnages n’appartiennent pas à une culture bien définie. J’essaie de créer un monde de métissage où les cultures se frottent et se valorisent entre elles. Je montre l’homme d’aujourd’hui, ouvert, qui consomme d’autres réalités. Ma peinture n’est pas identitaire, je n’essaie pas de représenter l’Afrique. C’est loin de mes soucis. Il y a des reflets de ma culture, c’est bien sûr inévitable, mais j’essaie d’éviter de séduire ou de traiter de sujets faciles. Ma peinture est une lutte ! ». Le Monde, Roxana Azimi, 12.04.2016.
Mahmoud Bâba Ly, né à Thiès en 1987, n’est plus à présenter dans le paysage de la peinture contemporaine sénégalaise tant son talent a déjà été reconnu non seulement au Sénégal mais aussi à l’International. L’exposition Correspondances, qui lui est entièrement consacrée, vous invite à travers une quarantaine de ses œuvres au coloris inimitable à voir l’Invisible au-delà du visible. Tel le Berger au troupeau contemplant les cieux, le peintre établit un lien mystérieux entre le monde matériel et le monde spirituel. Les tableaux de Bâba Ly ancrés dans une réalité urbaine ou rurale, parfois cruelle, mais transfigurés par la lumière sont une invitation au voyage et ont en eux « l’expression des choses infinies » …
Cette année, Vives Voix présente un projet documentaire. De si longues nuits aborde un aspect de la migration dont on parle peu : les épouses d’émigrés. L’exposition dévoile la vie et les aspirations de ces femmes qui restent au pays, et qui attendent de longues années leurs maris. Ici, sont photographiées en noir et blanc des sénégalaises, des burkinabés et des ivoiriennes. Ces femmes ont cru qu’en se mariant à un homme parti travailler en Europe, elles seraient à l’abri du besoin. Mais trop souvent, c’est la désillusion. Pas d’argent, une immense solitude, et des vies en suspens. Des témoignages écrits et une création audio accompagnent les clichés. Une manière de s’immerger par le son et l’image dans le quotidien de ces femmes. Un travail d’Aurélie Fontaine (textes et sons) et de Laeila Adjovi (photographies). Toutes deux vivent à Dakar et réalisent des reportages dans toute l’Afrique de l’ouest.
Cheikh Bamba Loum dit Cheikha, Ciseaux d’or, plus connu pour sa marque Sigil, revient sur la scène artistique après plusieurs années à l’étranger et présente ici ses recherches dans des domaines qui prolongent et renouvellent son champ d’action artistique. Xalat, « la pensée » en Wolof, invite à explorer la réalité cachée derrière le monde des apparences. Ses sculptures révèlent les esprits nichés dans les planches de bois sur lesquelles travaillent les poissonniers, de baignoires abandonnées naissent un mobilier aux formes organiques, partout se tracent les lignes d’un univers graphique en noir et blanc, qui prend vie dans une installation d’art optique d’inspiration Baye Fall. Xalat est une excursion psychique vers un monde caché, aux accents vaudou, peuplé d’esprits graciles aux allures d’Aliens. Plongé dans une énergie psychédélique à l’esthétique Pop, le visiteur est emporté dans une expérience décalée et délirante, entre folie et sagesse, spiritualité et surnaturel. Arts visuels, design, sculpture, vidéo, création sonore, performance, produits dérivés.
L’atelier de photographie pour les enfants a été organisé lors du Marathon Eiffage de l’Autoroute, en février 2016 sous la coordination du photographe Bastien Defives et de Trias Culture. Une trentaine d’enfants des communes de Keur Massar et de Rufisque, encadrés par des professionnels, ont été équipés d’enregistreurs et d’appareils photos jetables. Leurs reportages sont exhaustifs et précis, ils donnent un regard frais et nouveau à l’évènement. A l’occasion du Partcours nous avons voulu célébrer ces enfants avec une exposition conjointe entre Rufisque et Keur Massar, en présentant leur travail au public des communes. Les enfants et le public pourront circuler dans les deux expositions. Le projet est réalisé avec l’appui de la Mairie de Keur Massar.
Un projet artistique proposé par Delphine Cossais, Mika et Sébastien Bouchard sur le thème de la correspondance, des nouveaux échanges, des moyens de communication. Chaque jour des millions d’e-mails, textos, appels téléphoniques, relient des personnes d’un bout à l’autre de la planète. La communication n’a jamais été plus au cœur des préoccupations de l’humain. Trois artistes s’emparent de ce sujet et font voyager leurs créations de ville en ville. À chaque nouveau lieu d’exposition, ils invitent un artiste local à enrichir leur collection d’œuvres (peintures, dessins…).
L’atelier de photographie pour les enfants a été organisé lors du Marathon Eiffage de l’Autoroute en février 2016, sous la coordination du photographe Bastien Defives et de Trias Culture. Une trentaine d’enfants des communes de Keur Massar et Rufisque, encadrés par des professionnels, ont été équipés d’enregistreurs et d’appareils photos jetables. Rentrés dans la peau de reporteurs, ils ont réalisé avec un nouveau regard des témoignages de cet événement sportif et festif qui a eu lieu aux abords de leurs communes. Les résultats de ces reportages sont présentés au public lors de cette exposition de restitution qui se tient à l’occasion du Partcours. Le projet est réalisé avec l’appui de la Fondation Sococim.
Le terme « Salon » apparaît en France en 1725 pour désigner un lieu d’exposition : le Salon est de fait le Salon Carré du Louvre, lieu où les Académiciens présentaient leurs œuvres au public. Entre terme classique et réalité contemporaine, le chaos et la densité de la ville s’introduisent dans les lieux feutrés qui sont habituellement les salons. La force des œuvres présentées va de pair avec la difficulté des artistes à être dans une ville où vivre est plutôt survivre. Comme dans une jungle, le milieu est dense et parfois hostile : ils y mènent une lutte continue pour s’exprimer, ils avancent sur un chemin plein d’obstacles, dans un équilibre précaire. L’exposition présente des artistes que nous avons suivis et dont nous avons vu les progrès. Ils sont nombreux ici à présenter leur travail, avec des accrochages serrés comme dans les « Salons » d’autrefois. Ils ne représentent pas tout ce qui est fait à Dakar, mais sont représentatifs de l’énergie d’un milieu qui veut affirmer son existence dans le marasme d’une jungle urbaine.
Pour la cinquième édition du Partcours, Afrikadaa s’associe à la galerie le Manège pour proposer une édition spéciale de SN Art, un rendez-vous mensuel itinérant qui réunit artistes, journalistes, opérateurs culturels et amateurs d’art de tous horizons, sous la forme d’un afterwork culturel. Cet événement intitulé Au coeur du Partcours, sera l’occasion de revenir sur les origines du Partcours, de faire le bilan des éditions précédentes et d’évoquer les perspectives d’avenir, par le biais d’une discussion avec des figures phares du Partcours. La soirée sera clôturée par une restitution des ateliers DJ de la MCU (Maison des Cultures Urbaines).