Trois artistes, trois histoires différentes. Une seule urgence, celle de faire. Faire sans se limiter, sans se formaliser : créer. Travailler sur un support pour le besoin de travailler, de s’exprimer, de faire sortir envies, convictions, frustrations. Comme Madior, jeune peintre qui rarement a réussi à montrer son travail, qui remplit sa terrasse de toiles colorés : il ne sait pas si elles vont un jour sortir de là, mais il continue, il empile avec le sourire. Comme Ngoor, qui a dans son imaginaire des formes, des amalgames indéfinis : il les sculpte dans des mélanges de ciment bâtard pour pouvoir les toucher, les voir en volumes, se confronter à la matière. Comme Seydou, qui sent des êtres ramper dans son ventre et qui doit les faire sortir sur la toile, tant pis si ses toiles sont pleines de monstres tous pareils, mieux vaut les voir là que les sentir en soi ! Alors, quel questionnement sur l’esthétique quand le besoin est si important, quand on veut s’exprimer dans un milieu qui t’écarte, quand on pleure sur sa propre passion et personne ne regarde tes larmes ! Je suis fier de les exposer.