Le florilège signifie littéralement « qui choisit des fleurs ». Le monde a été traversé par une crise sanitaire qui l’a littéralement paralysé pendant trois mois. Il fait encore des efforts pour bouger sur des sillons incertains. Ces moments ont sûrement été très fertiles pour des artistes qui pour dompter leurs angoisses ont pris leurs pinceaux. D’autres ont suspendu leur souffle afin de mieux sentir celui hoquetant de l’univers. Mais le monde n’a jamais été aussi précieux aux premières lumières d’après-confinement. La Galerie Kemboury a semblé redécouvrir son monde en appréciant toutes les infimes notes de sa réserve. Elle a choisi en partage quelques signatures : Diatta Seck, figure de l’Ecole de Dakar, Serge Mienandi le plus sénégalais des Congolais, Gérard Gabayen, un artiste aussi doué qu’inclassable, Christophe Sawadogo à la symphonie qui nous vient d’ailleurs, Nubi, ce Sénégalais d’adoption à la prodigieuse facilité créatrice, Malobé Diop, qui tient d’une tradition de bronziers remarquables… Oui, nous avons bien dit des fleurs de l’espoir et de la résilience dès les premières lumières…
Massamba Mbaye, critique d’art