Ayant grandi au Sénégal, les imaginaires de l’artiste Ibrahima Thiam ont été en partie façonnés par nombre de légendes sur les divinités Lebu et leurs relations à la nature, en l’occurrence les villes côtières telles que Dakar, Rufisque, Saint-Louis et Yoff. L’eau et les rituels y afférents constituent des pratiques sacrées effectuées dans le but de maintenir de bonnes relations avec les esprits protecteurs de ces villes et leurs communautés. Travaillant principalement avec la photographie, Ibrahima Thiam s’intéresse à la mémoire, à l’archive, à l’oralité africaine et aux histoires imaginaires.
La relation que RAW tisse avec l’œuvre de Thiam se dessine comme une succession d’apartés. Il n’a cessé de nous mettre en présence des imaginaires qui l’habitent et le nourrissent au cours de moments suspendus, entre les deux rives des mondes visibles et invisibles, entre terre et eau. Maam Njaré, une des divinités qu’il convoque, se révèle à nous dans le cadre de cette résidence qui au-delà de l’œuvre et de son exposition, s’attachera à documenter et à rendre visible son processus de création.